∞POSITION du O5/O4/13 au 22/O4/13 (LYCAON)

                                                            EXPOSITION VOLLENBAK
                                                                  BENOIT GRIMALT



Benoît Grimalt est photographe, il ne subit pas pour autant le diktat de l’appareil vissé autour du cou ou du pied photo à transporter en toutes circonstances. Dilettante est un mot qu’il affectionne pour qualifier sa pratique. La course au scoop, la rentabilité à tout prix sont aux antipodes de sa démarche. Le spectateur de ses photographies serait même tenté d’aller un peu plus loin en faisant le constat qu’elles contiennent quelque chose du je-m’en-foutisme assumé. Après une première impression face à ces images, il vient à l’esprit qu’elles sont réalisées par quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux. Elles font volontiers état de ratages, d’occasions manquées auxquels il tente de remédier avec un humour subtil. Sur les pas de James Joyce à Trieste (2007) ou Do you know Syd Barrett ? (2008) sont deux séries de photographies qui laissent une large place à l’expérience et au hasard. Et, pourtant, en les regardant de plus près, les images de Benoît Grimalt sont beaucoup plus exigeantes qu’il n’y paraît au premier coup d’œil ; elles sont exigeantes parce qu’elles tentent de fuir l’esthétisme à tout prix. Elles ne sont pas bien sûr exemptes de qualités formelles, mais témoignent de cette posture décalée du photographe qui renouvelle notre regard sur un environnement banal. Benoît Grimalt organise la plupart de ses photographies sous forme de séquences et choisit parfois de les accompagner d’annotations concises griffonnées à la main, qui leur confèrent un ton hilarant. Celui qui regarde ces albums peut aisément se projeter dans une narration qui mixe documentaire et fiction. Cannes film festival est la série la plus conséquente entreprise par le photographe (2009- 2012). Au fil de ce projet, il se focalise sur le Festival de Cannes, sans en montrer les clichés ni la peoplisation relayée sans surprise chaque année par les médias. À nouveau, il affirme la dimension parodique de sa posture ; l’aspect déceptif et ironique l’emporte. Benoît Grimalt est photographe c’est vrai, mais il reste lucide vis-à-vis de la photographie qui a parfois ses limites. Voilà pourquoi il a réalisé récemment un « livre de photo, sans photo »1. 16 photos que je n’ai pas prises est un livre qui articule une série de dessins légendés où il fait le récit de toutes les photographies impossibles, soit parce qu’il a raté le moment de la prise de vue, soit parce que ce moment n’aura jamais lieu.

Isabelle Tessier
Benoît Grimalt est également admiré pour les films qu'il réalise. Tournées à l'aide de téléphone portable ou de ce qui lui tombe sous la main, des prises de notes sensibles forment un ensemble de séquences, compilées par la suite. Ainsi sont apparus " Say no more" et "Not all fuels are the same" à propos duquel Pisani et Mas écrivaient dans Independencia: "Humour à froid, sans commentaire : le laconisme est de règle. Photographe, Benoît Grimalt est aussi économe qu’efficace : à peine esquissé, le geste est aussitôt interrompu."
http://benoit.grimalt.free.fr

PLUS D'EXPOSITIONS...